Pour faire notre enquête, en cette journée ensoleillée, nous avons traversé le pont de Saint-Cloud au-dessus de la Seine, marché environ 8 kilomètres dans le domaine national de Saint-Cloud pour trouver l'esplanade dépossédée de son château. Nous sommes montés jusqu'au sommet du parc. Le parc présente des panoramas incroyables sur la Capitale. Nous avons aperçu Montmartre et le Sacré-Cœur (autre monument lié à Napoléon 3), le quartier d'affaires La Défense, la Tour du Montparnasse, le quartier André Citroën et la montgolfière du parc et la banlieue vers Suresnes, le Mont Valérien et Versailles au loin... En piqueniquant, nous avons profité de l'ombre d'arbres centenaires qui ont dû en voir des crises et des apogées et nous nous sommes imaginés comment le château se dresserait dans ce paysage...
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Variation collective sur « La Pie » de Monet par les collégiens de l’ULIS :
-Comment imiter la peinture de la neige, du blanc, de la lumière? Avec de la ouate. -Comment jouer sur la construction du tableau en accentuant la touche de noir apportée par l’ajout de la pie? Monet a ajouté une pie sur la barrière et a reporté son ombre. Nous avons souligné les lignes de construction du tableau en ajoutant une famille de pies. Merci beaucoup à notre super guide conférencière du Musée d'Orsay qui nous a fait remarquer que la pie jouait un rôle important dans le contraste et la composition ! Nous avons aussi individuellement copié les peintres impressionnistes (Monet, Manet) et nous nous sommes inspirés des pointillistes (Seurat) pour représenter notre collège en utilisant cette technique de décomposition de la lumière à l'aide d'un prisme. Conclusion : lors du débat de fin de projet artistique et culturel, nous avons constaté que le ciel n’est pas peint en bleu chez les peintres, ni l’eau. Alors, on s’est demandé si ce n’est pas cela qui distingue le regard du peintre de celui des personnes dites « ordinaires »... Que voit chacun d’entre nous lorsque nous croyons regarder la même chose? Notre visite au Musée d'Orsay était initialement prévue en 2020! Alors imaginez notre enthousiasme lorsque nous avons reçu notre billet électronique pour le 2 juin 2021, 10 heures. Nous avons privilégié un circuit en métro (ligne 9 et 1) pour être plus à l'aise que dans le bus 72. Arrivés à Concorde, après une photographie du célèbre Obélisque, une courte promenade dans le jardin des Tuileries pour admirer la perspective des Champs Elysées, et l'ascension du pont passerelle Leopold Sédar Senghor (qui présente un double ruban), nous avons aperçu l'ancienne gare parisienne du 19ème siècle, transformée en musée. Le Musée d'Orsay est orné d'horloges monumentales, qui rappellent sa fonction première : faire se succéder les machines à vapeur au centre Paris dans une capitale en pleine industrialisation. On s'imaginerait presque au temps de l'exposition universelle! A l'intérieur du musée, on retrouve une immense horloge. Nous attendons notre guide conférencière, Véronique. Nous sommes appareillés d'un audioguide pour ne pas rater une parole de son immense savoir! Elle nous annonce qu'elle va nous parler des liens entre art et société. Nous faisons un peu connaissance en posant des questions diverses : pourquoi des statues aussi dénudées à l'entrée du musée? Comment un éléphant empaillé a-t-il pu entrer au Musée? Nous découvrons que le musée embauche des employés dans des secteurs très différents : la propreté (les statues doivent souvent être dépoussiérées mais avec précaution), la maintenance (la climatisation, la luminosité, la température,...), la logistique et les assurances dues aux déplacements des œuvres Et non, nous ne pourrons pas voir "Les Meules" de Monet" qui sont prêtées à un autre musée... La conservation (qui concerne la diffusion et l'élaboration des collections du musée... Rien à voir avec la conservation de l'éléphant empaillé donc...)... Les guides conférenciers qui sont des experts de l'Histoire de l'art et de la pédagogie. Notre sympathique guide nous emmène tout d'abord dans une salle réservée à la caricature politique des députés dans la presse, notamment du célèbre Guizot (Sous Louis-Philippe, en 1833, le ministre Guizot instaure un enseignement primaire public et gratuit pour les enfants de familles pauvres).
C'est confortablement installés que nous écoutons les anecdotes sur les politiciens du 19ème siècle : la caricature est une illustration indispensable dans les journaux. Daumier est un des artistes qui sculpte, grave, peint les moments capitaux de la vie sociale et politique de la France. La vie politique est rude ; les débats agités; les révolutions s'enchainent ! En 1848, les Parisiens idéalisent la campagne où ils s'imaginent que la vie est plus douce que dans la capitale des affrontements idéologiques. Un cliché qui a peut-être encore cours actuellement... Millet recadre le débat grâce à son art. Il peint des glaneuses : ces paysannes ramassent modestement les glanes alors que le cultivateur propriétaire du champ s'enrichit de meules abondantes. Les impressionnistes livrent plutôt leurs impressions spontanées sur le réel qui les entoure : Monet crée des séries pour capter la lumière, une série de la même cathédrale, une série de meules, une série de son propre jardin. Notre guide attire notre attention sur "la pie" dans la neige, sur son ombre, sur une faute du peintre. Même Monet peut se montrer étourdi. Regardez bien l'ombre de la pie, une erreur noire sur un fond blanc, comme la rature sur une copie d'élève... Entre Monet et Manet, nos cœurs balancent : nous essayons de choisir notre tableau préféré parmi ceux que nous avons étudiés : nous nous mettons en scène pour faire sortir le tableau du cadre. Emotions, impressions, préférences,... Le débat se poursuit dans l'escalator et dans les couloirs au sol de verre! Certains artistes du 5ème étage se veulent scientifiques et ne les traitez pas de pointillistes, ils ne vous le pardonneraient pas, ils partiraient dans de grandes harangues pour vous démontrer qu'ils sont divisionnistes, chromoluminaristes , comme le prouve Newton, la lumière se décompose à l'aide d'un prisme d'où leur technique qui doit capter la luminosité... qui doit... qui doit... C'est le flou poétique mais c'est esthétique! Georges Seurat nous servira de modèle pour peindre à notre tour le cirque et notre collège de retour en classe. C'est déjà la fin! Nous avons adoré notre guide parce qu'elle s'est montrée patiente et attentive à nos questions. On a revu grâce à elle les mots "censure" et "caricature" et on a fait un voyage dans le temps, en parlant art, politique et esthétique. On lui a demandé -parfois- de répéter, surtout pour Napoléon, Guizot et le pointillisme : il nous fallait attraper le concept. On peut dire que notre conférencière nous a pris au sérieux et on a éprouvé une certaine fierté à aborder ces thèmes riches. Nous la remercions du fond du cœur. Merci Véronique! |
AuthorC.Valette, enseignante spécialisée. Categories
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